Laurent Deganne, 35 ans, a quitté la région du Bessat pour venir s’installer à la zone artisanale de Sagnelonge en tant que Ferronnier d’art. Rencontre.

Comment devient – on ferronnier d’art ?

« Tout a commencé au hasard, je faisais partie d’une troupe de théâtre médiéval, j’avais alors 20 ans. Perfectionniste dans l’âme, je me suis entrainé à réaliser des pièces et depuis le virus m’a pris. Fasciné par le feu au début, le côté technique a pris le dessus. J’ai passé alors mon CAP ferronnerie, j’ai eu de la chance de rencontrer des personnes exceptionnelles : Bernard Solon, dernier taillandier de France, Julien Puy et Yannick Dussans, mes professeurs, Jacques Briquet, maître de stage ».

Quelles sont les qualités requises pour ce métier ?

« Il faut être tenace, têtu avant tout pour avancer car l’échec, on le subit constamment. L’apprentissage m’a demandé beaucoup de temps, de patience et de souffrance. Je me souviens que j’avais les mains en sang au début et d’énormes ampoules. Mon métier demande force physique, technique et qui plus est, est un travail salissant et au final, on parle d’élégance, d’objet d’art, de pièce unique. »

Quels sont vos projets ?

« Je veux avant tout faire du bel ouvrage, acquérir un haut niveau, vivre de ma passion. Une vie est trop courte pour tout apprendre. J’aimerai aussi pouvoir déclencher des vocations, c’est un beau métier et malheureusement, le savoir-faire se perd peu à peu au profit des techniques modernes et moi, je préconise l’ancien, je suis un adepte des règles d’art. Je voudrais mettre en avant la ferronnerie française ».

Laurent Deganne, automaticien puis ingénieur de développement en informatique industrielle, a choisi de vivre de sa passion et de devenir ferronnier d'art.